Après avoir utilisé plusieurs noms, (DEF, DEF4561, etc.) BATSH a finalement choisi son vrai prénom comme nom d’artiste. Originaire du Sénégal, il est arrivé en France à l’âge de 5 ans. Il a fait ses études à Sarcelles puis est parti s’installer dans l’Est, à Saint-Dizier (Haute-Marne). Il a commencé à peindre en 1988. Les réseaux sociaux n’existaient pas à l’époque mais il y avait les radios comme Radio Nova qui diffusaient la culture Hip-Hop. Il a été séduit par ce mouvement et a formé une petite bande avec des amis passionnés comme lui par cette culture. Mais il n’a jamais fait partie d’un crew. Il se sent plus libre en créant seul.
Puis il s’installe à Nancy où il fait la connaissance de son amie. Elle s’occupe d’une association de danse, ils fusionnent leurs passions et depuis continuent à monter ensemble des projets culturels liés au Hip-Hop.
La qualité de son travail s’améliore et il est bientôt confronté à un choix : trouver un travail rémunéré et faire de l’art à côté ou tout miser sur l’art. Finalement, en 1999, bien décidé à vivre de son art, il s’inscrit à la Maison des Artistes qui lui procure un statut, une couverture sociale, etc.
Aujourd’hui, il travaille beaucoup sur ordinateur. Il maîtrise les techniques de la palette graphique. Il est graphiste, il propose des illustrations, il collabore avec la presse, fait de la retouche photo. Il réalise aussi des affiches, travaille pour des collectivités territoriales. Toutes ces techniques, il les a apprises en pensant qu’elles lui permettraient de progresser dans son domaine. Il trouvait que certains graveurs étaient trop cloisonnés dans leur domaine ; lui souhaitait élargir son champ d’intervention. « Dans l’art, dit-il, il faut y aller, faut se lâcher ! ».
Une passion pour l’architecture
L’exposition révèle ainsi la passion de Batsh pour l’architecture. "Je crois que si j’avais pu, confie-t-il, je serais devenu architecte !". On veut bien le croire quand on voit ses perspectives de rue. Pour réaliser ce travail, il photographie des rues qui l’inspirent, et avec lesquelles il aimerait bien faire une fresque ! Et il les redessine. Cela s’inscrit dans sa thématique de l’amour de la rue. Le recours au plexiglas lui permet de mettre la rue en valeur avec des effets de transparence selon la lumière.
Les quatre plexiglas de l’exposition lui ont demandé plus d’un an de travail !
Une histoire du graffiti en trois tableaux
Batsh présente un triptyque sur l’histoire du graffiti. Comme on le sait, le graffiti est né à New-York dans les années 70, d’où le plan qui sert de toile de fond à ces trois œuvres. Dans le premier tableau, un peintre s’inspire de la rue pour créer ; dans le second, le graffeur peint un van, mais ce peut être un mur, ou autre chose. Le troisième tableau montre que dans l’état de New-York le graffiti a fait l’objet d’une grande répression. On trouve sur ses toiles une petite dédicace à la prison qu’on retrouve notamment dans la bouche du policier (Rikers Island ?).
À noter que c’est grâce à ses compétences de graphiste qu’il a pu récupérer un plan, le mettre au format d’une toile et l’envoyer à l’impression. Ensuite il a peint dessus.
Impression en noir-et-blanc de la rue
Batsh n’a pas encore beaucoup travaillé le noir-et-blanc mais pour exprimer son idée d’impression de rue, il lui a semblé que le numérique manquait d’émotion, alors il s’est tourné vers le noir-et-blanc. Ses tableaux exposés évoquent le rythme de la ville, l’espoir de ceux qui y habitent et quelques lieux mythiques.
Un plan de Paris trouvé aux puces
Batsh présente une œuvre réalisé sur un plan original de Paris datant d’avril 1986. L’association Amarage lui a laissé le temps de s’imprégner du lieu avant son exposition. Il a aussi créé une fresque du côté du marché Jules Vallès. Du coup, il a eu le temps d’approfondir la mise en scène de son exposition. En se promenant dans les puces, il passe devant une boutique et tombe sur ce plan de Paris. « Aussitôt je l’ai acheté, raconte-t-il, c’est ce qui manquait à mon exposition ».
Des hommages à la culture Hip-Hop
L’exposition présente aussi des cartons qui abordent les thèmes qui mobilisent Batsh : la lutte des droits civiques aux Etats-Unis, la culture Hip-Hop aussi. Les prix sont modiques : « Souvent l’art, on ne l’achète pas parce qu’on n’a pas les moyens, dit l’artiste, alors que beaucoup de gens sont concernés par les messages que je veux faire passer ».
Fresque au marché Jules Vallès
Non loin de la galerie Amarrage, du côté du marché Jules Vallès, Batsh a collaboré avec Sunc, Risc et Marko à la réalisation d’une fresque sur le temps...
Merci à Gelik Oner pour l’accueil.