L’abbaye Saint-André-de-Sorède
L’église Saint-André-de-Sorède, appelée en Catalan Sant Andreu de Sureda, du nom de la ville voisine de Sorède, est située sur la commune de Saint-André dans les Pyrénées-Orientales. Elle fut construite aux Xè et XIè siècles. C’est tout ce qui reste de l’abbaye qui avait été construite en 800. À cause de sa proximité avec l’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines toute proche, l’abbaye de Saint-André périclita peu à peu au point de ne plus compter que quatre moines au XIIIè siècle.
Il ne reste rien ou presque du cloître et il est probable que certains éléments ont été déplacés dans d’autres cloîtres, comme celui de Saint-Genis-des-Fontaines.
Ce qui est remarquable dans cette église, c’est le linteau en marbre blanc du XIè siècle qui est une des pièces majeures de l’art roman. On retrouve le même à Saint-Genis-des-Fontaines.
L’autre élément remarquable est la présence d’une pierre tombale musulmane dans l’église. Personne ne s’explique vraiment pourquoi et comment elle a atterri là... C’est une énigme.
Un texte dans la maison d’art roman dit :
Le Roussillon et la Catalogne étaient des pays en contact des terres islamiques. Marchandises et objets circulaient, d’autant plus qu’aux Xè et XIè siècles les guerriers catalans ont joué les mercenaires au service des princes musulmans, avant de soumettre ceux-ci au paiement de tributs.
(...)
Plus énigmatique, une stèle funéraire musulmane du XIIIè siècle a été retrouvée dans les maçonneries de l’église de Saint-André, lors des travaux de restauration. Peut-être existait-il, dans les ports ou les principales places commerciales, des cimetières musulmans.
La commune de Saint-André possède aussi une maison de l’art roman.
L’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines
L’abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines est un ancien monastère bénédictin fondé au VIIIè siècle. Son cloître est vendu à un antiquaire au début du XXè siècle, mais il est ensuite réinstallé à son emplacement d’origine ! La pièce maîtresse de l’église est le linteau, semblable à celui de Saint-André, et qui est considéré comme la plus ancienne trace d’art roman.
Quand je suis venu visiter ce lieu, une exposition de sculptures et de peintures était installée dans les galeries du cloître. Je ne suis pas certain d’apprécier ce mélange des genres. On comprend l’intérêt pour les artistes, car ces lieux religieux très réputés attirent les touristes, mais la distinction entre le sacré et le profane est perdue et c’est bien dommage. Notre attention est détournée. Nous voulons plonger dans notre mémoire religieuse très ancienne, et nous sommes ramenés au temps présent quotidien.